Pathologies du bâtiment

Fissures sur maison : sécheresse, sols argileux et recours en catastrophe naturelle

🏚️ Fissures dans une maison : types, causes, sécheresse, zones argileuses et recours

Les fissures dans un mur peuvent aller d’un simple désagrément esthétique à un véritable problème structurel. Certaines restent superficielles, d’autres signalent un désordre grave nécessitant une expertise. Comprendre leur origine est essentiel, surtout dans un contexte de réchauffement climatique et de sécheresses répétées qui fragilisent de nombreux sols, notamment argileux.


🔍 Les différents types de fissures et leur signification

1. Microfissure (< 0,2 mm)

Fine craquelure superficielle sur peinture ou enduit, sans gravité structurelle.
Cause : retrait de l’enduit, choc thermique, vieillissement du revêtement.
Recours : simple rebouchage et peinture.

2. Fissure fine (0,2 à 2 mm)

Fente visible, parfois traversante, signalant un mouvement léger.
Cause : tassement mineur, vibration, joint manquant.
🔍 Surveillance avec jauge, réparation ponctuelle.

3. Lézarde (> 2 mm)

Fissure profonde, souvent traversante, pouvant affecter la structure.
Cause : tassement différentiel, sol argileux, malfaçon.
📋 Expertise obligatoire + travaux lourds possibles.

4. Fissure horizontale (au droit du plancher ou chaînage)

Fissure linéaire à la jonction mur/plancher.
Cause : absence de chaînage, flèche du plancher.
🛠️ Renforcement structurel nécessaire.

5. Fissure autour des ouvertures (fenêtres, coffres, linteaux)

Souvent en moustache ou en diagonale.
Cause : affaissement du linteau, surcharge, défaut de coffrage.
🔧 Reprise locale + joint souple.

6. Fissure en escalier

Suivant les joints des parpaings ou briques.
Cause : affaissement différentiel (sol argileux), sécheresse.
📐 Travaux de reprise en sous-œuvre, possible recours CatNat.

7. Fissure à la jonction entre deux bâtiments

Fissure verticale linéaire à la limite entre une maison et une extension.
Cause : absence de joint de dilatation, fondations différentes.
Création d’un joint de dilatation souple + scellement.


🌍 Sécheresse, sols argileux et réchauffement climatique : une cause majeure

🔥 Le climat change… et les maisons bougent

Depuis les années 2000, les sécheresses estivales se multiplient en France. En cause : la hausse des températures, les périodes sans pluie prolongées, et des sols sensibles à la réhydratation brutale. Résultat : les fondations se fragilisent.

🧱 Le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA)

Les sols argileux se rétractent fortement en période sèche, puis gonflent brutalement à la reprise des pluies. Cette variation de volume provoque des mouvements différentiels du sol… et des fissures dans les bâtiments.


🗺️ Les zones à risque : faible, moyen ou fort aléa RGA

La France est découpée en zones de sensibilité argileuse, selon un niveau d’aléa :

Niveau d’aléa Risque
Faible Sols peu sensibles – vigilance simple.
Moyen Risque modéré – étude de sol obligatoire en cas de construction neuve.
Fort Risque élevé – précautions impératives (fondations renforcées, micropieux…).

📍 Régions les plus concernées :

  • Sud-Ouest : Gers, Lot-et-Garonne, Tarn.

  • Centre : Allier, Nièvre, Loiret.

  • Île-de-France : Essonne, Val-de-Marne, Yvelines.

  • Est : Meuse, Moselle, Haute-Marne.

👉 Pour consulter l’aléa RGA de votre commune : www.georisques.gouv.fr

Vérifiez si votre commune est en aléa argileux (site officiel)


🏗️ Construction neuve : l’étude de sol devient obligatoire

Depuis le 1er janvier 2020, la loi ELAN impose une étude géotechnique préalable dans les zones à aléa moyen ou fort, pour tout projet de maison individuelle.

🔎 Objectif : identifier le risque de retrait-gonflement et adapter les fondations (ex. micropieux, longrines, semelles filantes…).


🛡️ Recours et assurances : qui prend en charge les réparations ?

📌 1. La garantie décennale

Obligatoire pour tout constructeur, elle couvre pendant 10 ans les dommages qui compromettent la solidité de l’ouvrage (fissures structurelles, affaissements, instabilité du bâtiment).

🎯 À mobiliser si :

  • Construction < 10 ans.

  • Désordre grave (lézarde, mur fendu…).

📌 2. L’assurance dommages-ouvrage

Souscrite par le maître d’ouvrage (le propriétaire), elle permet un remboursement rapide sans attendre de trancher la responsabilité.
💡 Fortement recommandée, voire obligatoire en cas de vente dans les 10 ans.

📌 3. La reconnaissance en Catastrophe Naturelle (CAT NAT)

Si les fissures sont liées à une sécheresse reconnue par arrêté préfectoral, une déclaration CatNat permet une indemnisation par l’assurance habitation.

✅ Conclusion : quand faut-il s’inquiéter ?

Type de fissure Surveillance Intervention
< 0,2 mm (micro) ✋ Non urgente Esthétique
0,2 – 2 mm (fine) 👁 À surveiller Réparation locale
> 2 mm (lézarde) 🚨 Expertise requise Travaux + assurances
Traversante / active ⚠️ Critique Recours DO / décennale / CatNat

🛡️ En cas de sinistre affectant la solidité d’une maison :
Il est essentiel de bien comprendre la différence entre garantie décennale et assurance dommage ouvrage. 👉 Découvrez comment la dommage ouvrage peut vous éviter des années de litiges.

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